La lenteur dans l'écriture ou la naissance du mystère.

Par Marie-Stéphane SANCHEZ.

Il est des genres de productions littéraires qui s’attachent plus particulièrement à une époque.

La poésie ou le roman descriptif ne font guère recette de nos jours : lenteur du rythme, phrases longues, descriptions détaillées, style soutenu, faiblesse de l’intrigue ou manque de suspens gênent le lecteur moderne. Pourtant, c’est tout cela qui, en plus de donner corps aux lieux et personnages, pose des sentiments véritables à partir du mystère.

Je peux avouer que j’ai écrit le livre SATYA pour moi, comme un défi de pouvoir réaliser cet exercice particulier. J’ai été extrêmement séduite et touchée par la lecture de « Siddhartha » de Hermann Hesse, comme par d’autres œuvres de cet auteur. Et j’ai su immédiatement que j’écrirais une nouvelle « à la manière de » comme disent les professeurs de français. Simplement par amour de ce style d’écriture, de la beauté qui s’en dégage. C’est seulement cela que je vous propose, une histoire où l’intrigue reste secondaire, même s’il y en a une. Ce peut être l’occasion de redécouvrir, si ce n’est notre âme, un peu de lenteur poétique au sein d’un monde déformé par la vitesse et la technologie. Par cela aussi peut se faire une certaine initiation, une prise de conscience salvatrice.

Pour les sceptiques inconditionnels de ce style, je répondrai par ces mots de Nietzsche mais qui ne resteront qu'une boutade :

« Mais il ne faut pas avoir trop raison si l’on veut avoir les rieurs de son côté ; le bon goût veut même qu’on ait un petit peu tort. »

Je souhaite néanmoins que cette écriture, faite pour moi, saura en toucher quelques-uns. Bonne lecture.